Origine et Histoire de l'Astrologie (Partie 1)
Les anciennes civilisations qui édifient l'histoire de l'astrologie
Naissance d'une science de l'observation du ciel
Bien que nous ayons des traces dans la préhistoire et la proto-histoire de l'intérêt que portait nos ancêtres à l'étude des astres, nous n'avons cependant aucune véritable preuve concernant l'utilisation de l'astrologie dans cette partie de l'histoire.
Nous pouvons cependant relever de nombreux indices de son existence en tant que science d'observation des corps célestes et de leurs implications dans la vie quotidiennes de cette période. En effet, les dessins et les objets de la vie quotidienne découverts par les archéologues sont autant d'indices d'observations astronomiques dans l'art préhistorique, les édifices et dans les alignements de monuments mégalithiques.
Notre voyage commence au coeur de la préhistoire ou nous allons tant bien que mal essayer de comprendre et de suivre les traces d'une expression rupestre et rudimentaire laissées par les anciens peuples.
Les os d'Afrique : un témoignage préhistorique des phases lunaires
Les os d'Ishango, découverts en République démocratique du Congo, remontent à environ 20 000 ans avant notre ère. Ces objets sont composés de plusieurs matériaux et leur fonction exacte demeure inconnue. Cependant, au sein de la communauté archéologique, il est largement accepté qu'ils pourraient avoir servi de manches d'outils. L'un de ces os présente 168 marques horizontales gravées sur sa partie supérieure, réparties en trois colonnes. La somme de chaque colonne est la suivante : 60 - 48 - 60. Certains chercheurs ont suggéré diverses interprétations, notamment qu'il pourrait s'agir d'une calculatrice numérique primitive, d'une base mathématique ou même d'un calendrier lunaire.
L'os de Lebombo, découvert en Afrique du Sud, est bien plus ancien (35 000 ans avant notre ère) et comporte 29 encoches que l'on associe à la représentation des phases lunaires. Ce système aurait perduré parmi le peuple San pour le calcul des cycles lunaires. Bien qu'il ne s'agisse pas directement d'astrologie, ces découvertes témoignent de la compréhension des nombres, du temps, des cycles, et d'une relation profonde avec le divin chez les peuples anciens.
Les grottes ornées : les premières observations du ciel
Nous remontons le temps jusqu'à environ 18 000 ans avant notre ère (Période magdalénienne). Les grottes préhistoriques ornées, ne sont pas que des lieux de vie quotidienne, elles sont des sanctuaires ou le sacré règne. On va se pencher sur les dessins des grottes de Lascaux en France, contiennent des peintures murales qui représentent des animaux et des scènes de chasse, mais elles incluraient également, d'après Chantal Jègues - Wolkiewiez, une représentation des constellations. Ces anciens dessins témoignent des premières observations du ciel par l'homme. Ils illustrent des troupeaux qui galopent non pas sur la terre, mais en suspension dans l'air, établissant ainsi une connexion profonde avec les questionnements sur la vie et le besoin d'une liaison avec le divin.
Le site de Carahunge (Armenie) : l'astrolabe
Ce site historique, traduit de l'arménien comme "bruit de pierres," est un trésor archéologique situé dans la province de Syunik en Arménie. Il est considéré comme l'un des plus anciens centres scientifiques au monde, surpassant de près de 3000 ans l'âge de Stonehenge.
Carahunge est bien plus qu'un simple monument mégalithique. C'est un immense observatoire, témoignant de plus de 7500 ans d'histoire. Perché à une altitude de 1770 mètres, il s'étend sur sept hectares de terre. Au cœur de ce complexe se dressent des monolithes verticaux soigneusement disposés en un cercle central.
Ce qui rend Carahunge encore plus fascinant, ce sont les pierres sculptées, près de 85 d'entre elles sont percées de trous réguliers d'environ 4 cm de diamètre, minutieusement orientés vers le ciel. Cette disposition spécifique suggère qu'ils étaient utilisés pour observer des points précis dans le ciel, que ce soit à l'horizon ou durant les nuits étoilées.
Les preuves archéologiques laissent peu de place au doute : ces pierres avaient pour objectif de relier l'humanité à l'univers. Carahunge ne se limitait pas à un observatoire, il était également associé à un temple dédié au Dieu du Soleil, la divinité principale vénérée par les Arméniens. Mais au-delà de cette dimension religieuse, il est plausible que les anciens cherchaient à comprendre leur place au sein du vaste système solaire qui les entourait.
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Quittons maintenant la préhistoire et avançons dans la proto-histoire qui témoigne de l'évolution et de la sophistication de la pensée et de la culture. Elle montre que ces sociétés, qui se sont sédentarisées, avaient une compréhension avancée des mouvements célestes et utilisaient cette connaissance pour leurs activités, agricole, religieuse et de navigation.
Pour illustrer cette évolution, voici quelques exemples architecturaux qui montrent l'avancée des connaissances ainsi que la naissance non seulement d'un état spirituel ou religieux mais aussi cosmologique.
Site de Nabta Playa (Égypte ancienne) : un observatoire stellaire
Le site de Nabta Playa remonte à environ 7 000 ans avant notre ère et est associé à des activités astronomiques, notamment l'observation des étoiles et des astres. Parmi les caractéristiques les plus notables de Nabta Playa, on trouve des alignements de pierres qui semblent être orientés en fonction d'événements astronomiques majeurs tels que les solstices. Le point central du site est un cromlech de 4 mètres de diamètre, soigneusement orienté en fonction d'aspects astronomiques. Ce cercle semble avoir été destiné à marquer le solstice d'été. Ces alignements indiquent que les anciens habitants avaient une conscience aiguë des mouvements du soleil et d'autres objets célestes. Il est d'ailleurs probable que ce site ait également eu une fonction de calendrier. Les observations astronomiques pouvaient les aider à prédire des moments de l'année, tels que les saisons de pluie ou de sécheresse, essentiel pour l'agriculture dans cette région. Les étoiles et les astres étaient des sortes de guide pour la prise de décisions et la compréhension du monde qui les entourait.
En résumé, Nabta Playa témoigne de la sophistication astronomique de ses anciens habitants et de l'impact de ces connaissances sur leur vie quotidienne, leur agriculture, et leur perception du monde.
Cercle de Goseck (Allemagne) : la célébration des solstices
Le Cercle de Goseck, l'une des plus anciennes constructions circulaires d'Europe, remonte à environ 4 800 avant notre ère, à la fin du Néolithique. Ce remarquable cercle, d'un diamètre de 75 mètres, est constitué de quatre cercles concentriques, de deux fossés circulaires et d'une double rangée de palissades en bois qui entourent une zone centrale. Trois ouvertures sont stratégiquement positionnées au sud-est, au sud-ouest et au nord.
Ce site a été méticuleusement planifié, et ses orientations suggèrent une compréhension des phénomènes astronomiques. Les alignements et les structures du cercle pourraient avoir été utilisés pour observer et marquer des événements célestes significatifs comme les solstices. On pense que le Cercle de Goseck était lié aux calendriers agricoles, permettant de marquer les moments clés de l'année en fonction des mouvements du soleil, de la lune ou des étoiles. Ainsi, cette construction très particulière aurait pu aider les habitants à identifier les périodes propices pour semer et récolter.
Bien que l'astrologie antique n'ait pas encore émergé sous sa forme moderne à l'époque de Goseck, ce site témoigne de la manière dont les civilisations anciennes cherchaient à comprendre les liens entre les événements célestes et la vie quotidienne. Grâce aux fouilles archéologiques du site et de son environnement, il a été établi que Goseck était un lieu de culte dédié à des cérémonies religieuses, des rassemblements collectifs, ainsi qu'à des événements de célébration funéraire ou saisonnière.
À travers ces sites archéologiques, nous pouvons suivre l'évolution des anciens dans leur compréhension du ciel, ainsi que le lien de plus en plus profond et fascinant qu'ils entretenaient avec le cosmos et le divin. De nombreux autres sites à travers le monde ont été érigés, ainsi que des objets précieux ont été fabriqués, laissant des traces de leurs connaissances et de leur compréhension des cycles planétaires. Pour approfondir notre étude, nous nous rendons maintenant en Irak pour explorer une construction pyramidale bien plus ancienne que les pyramides d'Égypte : la ziggourat d'Ur.
La ziggourat d'Ur (Irak) : les origines de l'astrologie Sumérienne
Cette construction de l'ancienne cité d'Ur en Mésopotamie remonte à plus de 4 000 ans, soit environ 2 100 avant notre ère.
Cette imposante structure, mesurant environ 64 mètres de longueur et 45 mètres de largeur, est l'un des premiers exemples connus de ziggourats, qui étaient des éléments emblématiques de l'architecture mésopotamienne. Bien plus qu'un simple temple, il constituait le centre névralgique de la religion de l'ancienne Mésopotamie.
Au sommet de la ziggourat, les prêtres et les prêtresses pratiquaient des rituels religieux dédiés aux dieux de l'époque, tels qu'Enlil et Nanna (ou Sin), associés respectivement au Soleil et à la Lune. Ce qui rend cet endroit particulièrement intéressant dans le contexte de l'astronomie, c'est sa conception qui reflète la connaissance sumérienne des cycles lunaires et solaires. En effet, chaque coin de la ziggourat pointe dans une direction cardinale, et le grand escalier menant aux niveaux supérieurs est orienté vers le lever du soleil lors du solstice d'été.
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Tous ces édifices, sites, objets et vestiges des civilisations anciennes témoignent de l'importance cruciale de l'observation du ciel dans l'évolution de l'humanité. Dès la préhistoire, nos ancêtres ont saisi la profonde connexion entre eux et les astres, déployant une compréhension qui allait bien au-delà de la simple curiosité. Cette connexion a servi de fondement à la spiritualité, à l'architecture, à la culture et à la navigation. Elle a également nourri la soif de connaissances, contribuant à l'émergence de la science.
Il est intéressant de constater comment ces connaissances se sont transmises à travers les âges, de génération en génération, créant un héritage précieux qui a façonné l'humanité. Cette transmission a marqué un tournant dans notre histoire, ouvrant la voie à l'art, à la cosmologie, à la puissance du symbolisme, et plut tard, à la communication par l'écriture.
En fin de compte, nous pouvons voir comment les anciens ont évolué en essayant de maîtriser leur environnement, mais également avec la conscience de l'influence des astres sur leur destinée. C'est précisément cette conscience née de l'observation du ciel, des mouvements planétaires et des étoiles qui constitue le socle sur lequel l'astrologie a été bâtie. Cette histoire d'observation du ciel est un rappel puissant de notre lien ancestral avec l'univers. On peut dire que cette connexion a laissé une empreinte indélébile dans le tissu de notre culture et de notre connaissance cosmologique, en faisant ainsi le socle de notre astrologie.
De l'observation du ciel à un outil de guidance collective
Nous avons observé comment les peuples anciens, de la période préhistorique à la fin de la protohistoire, ont érigé les fondations de l'astrologie en bâtissant des sociétés agraires étroitement liées à leurs observations des étoiles.
Cependant, ces débuts marquants ne constituaient encore que les prémices de l'astrologie telle que nous la connaissons aujourd'hui. Notre voyage dans le temps se poursuit, nous plongeant au cœur de l'histoire, où les civilisations sumérienne, égyptienne et chinoise ont joué un rôle essentiel. Grâce à l'apparition de l'écriture, elles ont fait naître un outil de guidance, marqué par la codification et la transmission de connaissances profondément ancrées dans leurs cultures respectives.
Civilisation Sumérienne : les prémices de l'astrologie ancienne
Notre première destination se trouve en Mésopotamie, une ancienne région située dans le Moyen-Orient, principalement entre les fleuves Tigre et Euphrate, correspondant en grande partie à l'actuel Irak, mais englobant également des parties de la Syrie, de la Turquie et de l'Iran.
Les Sumériens, dont la civilisation s'est épanouie entre 3500 av. J.-C. et 1900 av. J.-C. en Mésopotamie, sont considérés comme l'une des premières civilisations à avoir oeuvré pour l'évolution de l'astrologie. Ils sont reconnus pour avoir constitué l'une des premières civilisations de l'histoire humaine. Innovateurs dans de nombreux domaines, ils sont à l'origine de l'écriture cunéiforme, les mathématiques, l'astronomie et l'astrologie. Leur société était organisée en cités-États indépendantes. Chacune était gouvernée par un roi-priest, et ils avaient un riche panthéon de dieux et de déesses qui jouaient un rôle central dans leur vie religieuse et culturelle.
Dans le domaine des mathématiques, ils ont développé le système sexagésimal, basé sur le nombre 60, plutôt que sur le nombre 10. Ce choix, quelque peu surprenant, a permis de diviser le cercle en 360 degrés et d'introduire la division du temps en 60 minutes et des minutes en 60 secondes. Les raisons exactes de ce choix sont toujours un mystère, mais ce système a facilité la mesure du temps et des angles, ce qui a grandement influencé les calculs astronomiques et astrologiques ultérieurs.
(A noter : il est intéressant de constater la présence du chiffre 60, à la fois dans le système mathématique des Sumériens et dans les découvertes archéologiques comme l'os d'Ishango. Avec un écart de 20 000 ans entre les Sumériens et l'os d'Ishango, plus qu'une coïncidence, cela pourrait indiquer que le nombre 60 avait une signification particulière dans différentes cultures anciennes.)
Dans le domaine de l'astrologie, les Sumériens ont joué un rôle primordial dans la création des constellations dans le but de se repérer dans le ciel.
Ils ont eu l'idée d'associer certaines étoiles en groupes reconnaissables, créant ainsi les constellations les plus anciennes, telles que le lion, le taureau, le scorpion et le capricorne. On peut dire que cette innovation ingénieuse, a posé les bases de la création de notre zodiaque contemporain.
Ils ont également commencé à relier deux paramètres particuliers, l'un diurne et l'autre nocturne, afin de mieux comprendre les mouvements célestes
Ils ont aussi créé l'un des premiers calendriers lunaires connus. Celui-ci reposait sur une année de douze mois lunaires, chaque mois ayant une durée de 29 ou 30 jours. Toutefois, ayant conscience que cette année lunaire n'était pas parfaitement synchronisée avec l'année solaire, ils intercalaient un treizième mois tous les 3 ans environ pour y remédier. Cette pratique astucieuse permettait de maintenir le cycle des saisons en phase avec leur calendrier.
La chute de cette civilisation est multifactorielle, et provient essentiellement des conflits internes entre les cités-États sumériennes, les invasions de peuples voisins tels que les Akkadiens, les pressions environnementales liées à l'irrigation, l'influence croissante d'autres cultures mésopotamiennes, et un effritement progressif sur plusieurs siècles. Bien qu'il n'y ait pas de date précise pour la chute finale de la civilisation sumérienne, son héritage culturel et linguistique a perduré et a profondément influencé les civilisations ultérieures de la Mésopotamie.
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Notre voyage se poursuit en Égypte antique car, tout comme les Sumériens, les Égyptiens ont également utilisé les connaissances des astres dans leurs pratiques religieuses, artistiques et astronomiques, créant ainsi un lien intéressant entre ces deux civilisations anciennes.
Civilisation Egyptienne : comprendre le ciel pour maîtriser l'environnement
Située dans la vallée du Nil, l'Égypte antique a prospéré sur les rives du fleuve entre 3100 av. J.-C. et la période ptolémaïque, qui s'est terminée en 30 av. J.-C. Les Égyptiens étaient reconnus pour leur excellence en astronomie et ils pratiquaient également l'astrologie, bien que cette dernière soit souvent étroitement liée à des aspects religieux et spirituels. Cependant, contrairement à certaines autres civilisations de l'antiquité, leur approche de l'astrologie était davantage axée sur l'observation des mouvements célestes, des équinoxes, et des phénomènes astraux, sans se servir du zodiaque tel que nous le connaissons aujourd'hui. Cette fusion entre astronomie et astrologie a laissé une empreinte distinctive dans leur compréhension du cosmos.
Plongeons plus profondément dans l'exploration de leurs connaissances cosmologiques et leurs pratiques astronomique et astrologiques uniques.
Afin de mieux comprendre les influences cosmiques sur leur vie quotidienne, les Égyptiens ont développé l'un des premiers calendriers solaires dont nous conservons les bases. Ils observaient attentivement les mouvements célestes, notamment le lever héliaque de Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel. Ce phénomène astronomique se produisait lorsque Sirius devenait visible à l'horizon à l'aube, juste avant le lever du Soleil, marquant la fin de sa période d'invisibilité, qui durait environ 365 jours en raison de sa proximité avec le Soleil.Le lever héliaque de Sirius coïncidait avec la saison des crues du Nil, un événement vital pour l'agriculture en Égypte. Les crues du Nil étaient un phénomène annuel prévisible, et le lever héliaque de Sirius était utilisé comme un indicateur astronomique pour marquer le début de cette saison cruciale.
En remarquant cette synchronicité entre le lever héliaque de Sirius et la crue du Nil, les Égyptiens ont compris que les cycles célestes et naturels étaient liés. Pour mesurer le temps de manière plus précise, les Égyptiens ont pris en compte les mouvements célestes nocturnes. Ils ont remarqué que certaines étoiles apparaissaient à l'horizon avant le lever du Soleil, devenant ainsi visibles chaque matin à des moments différents. Pour coïncider avec leurs décades de 10 jours, ils ont choisi 36 groupes d'étoiles bien reconnaissables, appelés décans, dont le lever héliaque était séparé de 10 jours. Ainsi, au début de l'été, lorsque la nuit était plus courte, seuls 12 décans étaient visibles, ce qui a servi de base pour la division de la nuit en 12 heures. Cette observation a conduit à la création de la journée de 24 heures, une innovation qui perdure dans notre manière de mesurer le temps depuis des millénaires.
Dans l'astrologie moderne, les signes du zodiaque sont déterminés en fonction de la position apparente du Soleil par rapport à des secteurs spécifiques du ciel, chacun correspondant à une période spécifique de l'année. Ces secteurs sont traditionnellement associés à des symboles astrologiques particuliers, indépendamment des constellations en arrière-plan.
Bien que les décans ne correspondent pas directement aux signes du zodiaque moderne, il y a une similitude dans l'idée de diviser le temps en fonction des positions des étoiles. Cela montre comment l'observation des étoiles a influencé à la fois le calendrier égyptien ancien et l'astrologie moderne.
Leur compréhension du ciel s'étendait également à leur architecture, établissant ainsi un lien direct entre leur monde terrestre et la voute céleste.
Un exemple de cette liaison se trouve dans les célèbres pyramides de Gizeh. Ces monuments majestueux ont été méticuleusement alignés aux quatre points cardinaux, démontrant ainsi la précision incroyable des anciens Égyptiens dans leur compréhension du ciel. De plus, il existe des théories selon lesquelles la construction des pyramides pourrait refléter une connaissance avancée du nombre pi (π), une constante mathématique cruciale pour la géométrie.
On peut aussi voir dans le temple d'Hathor le zodiaque de Dendérah, des peintures liées à l'astronomie et à l'observation du ciel. Ces images étaient utilisées pour marquer des événements astronomiques importants, comme les solstices et les équinoxes, et pour suivre les mouvements des étoiles et des planètes, mais elles n'étaient pas utilisées pour la pratique de l'astrologie comme nous la comprenons aujourd'hui.
Et pourtant, c'est aussi dans la mythologie égyptienne, riche en symboles et divinités célestes, que l'on retrouve l'empreinte dans le développement ultérieur de l'astrologie. Les noms des étoiles et le symbolisme céleste de cette époque sont encore présents dans notre zodiaque moderne. Par exemple, la constellation d'Orion, associée au dieu Osiris, peut être perçue comme l'ancêtre des constellations du zodiaque contemporain, apportant ainsi un lien entre les croyances égyptiennes anciennes et les influences célestes que nous consultons encore aujourd'hui.
On peut aussi parler de l'étoile de Sirius, appelé Sopdet en égyptien, et qui était associée à la déesse Isis. Cette connexion entre le ciel et la mythologie a perduré dans notre zodiaque actuel, où de nombreuses constellations portent des noms issus de la mythologie grecque et romaine.
Reprenons notre voyage à travers le temps pour explorer une autre grande civilisation qui, grâce à ses fondements astronomiques et à sa pratique multiculturelle, a apporté une perspective unique et enrichissante à notre compréhension de l'astrologie. Cette civilisation est l'ancienne Chine.
Civilisation de la Chine ancienne : l'astrologie devient une sagesse humaine
Pour comprendre comment l'astrologie née dans la chine ancienne, environ 3000 ans av J.C, on va se pencher sur leur calendrier et les textes de philosophies anciennes.
Il faut savoir que l'astrologie était basée sur un calendrier luni-solaire. Chaque mois commençait au jour prédit de la nouvelle lune. Pour maintenir l'alignement avec les saisons, un mois intercalaire était ajouté tous les deux ou trois ans. L'année commençait généralement aux environs de fin janvier ou février, centrée sur le solstice d'hiver. Les années étaient numérotées à partir de l'accession au trône de l'empereur, avec des cycles de 60 jours appelés "ganzhi" pour décrire les jours et les mois.
Quant aux jours, ils étaient divisés en période de deux heures appelées 'shi' et en subdivisions de centième de jour appelées 'ke.' Pour une référence plus spécifique, ils mentionnaient également la place du jour, dans le cycle de 60 jours 'ganzhi,' composé de 'tiangan' (tiges célestes) et de 'dizhi' (branches terrestres), qui servait à nommer les jours et les mois
(A noter : on constatera encore l'importance du nombre 60 qui apparait encore ici dans une fonction de cycles sur 60 jours.)
Quant aux textes anciens, l'un des plus anciens et influents de la Chine est le "Classique des Changements" ou Yijing (I Ching) attribué à plusieurs auteurs et dont la datation fait encore débat.
Le Yijing était à l'origine une collection de présages, de propos populaires, de sagesse, d'anecdotes historiques et de pratiques divinatoires basées sur l'utilisation de l'achillée millefeuille. Les premières observations semblent avoir été effectuées par divers scribes, et le texte a évolué avec le temps pour interpréter les phénomènes naturels et les événements humains. Il est composé d'une série de 64 hexagrammes, chacun étant constitué de six lignes, soit pleines (yang) soit brisées (yin). Les hexagrammes représentent des schémas de changement dans l'univers et ils sont accompagnés d'un commentaire qui explique son sens et fournit des conseils sur la manière de réagir aux situations.
La divination à cette époque ancienne était basée sur une forme de rationalité propre à la Chine antique, où les formes et les changements affectant le monde étaient analysés selon une logique particulière. La signification morale du Yijing n'était pas claire dès sa création, mais il a progressivement acquis le statut d'un ouvrage de sagesse, vers les 500 ans av. J.-C grâce à Confucius.
Au fil du temps, les praticiens chinois ont commencé à intégrer les observations des étoiles et des phénomènes célestes dans leurs interprétations du Yijing. Ils ont associé les configurations des étoiles aux hexagrammes du Yijing, créant ainsi un système astrologique plus complexe. Cette intégration progressive des observations astronomiques dans la divination basée sur le Yijing a évolué pour devenir l'astrologie des 111 étoiles. Dans ce système, les positions spécifiques des étoiles étaient interprétées pour donner des conseils politiques réservés à l'empereur. C'est ainsi qu'en 2637 avant JC, l'Empereur Huangdi, marque le début officiel de l'Astrologie des 111 Étoiles en Chine.
Ce qu'il faut retenir, c'est que cette astrologie, qui prenait comme référence à la fois des planètes et des points fictifs, a joué un rôle important dans le développement de la philosophie chinoise, notamment le taoïsme et le confucianisme. Les concepts de destinée, de prédestination et de l'influence des étoiles sur la vie humaine étaient des éléments essentiels de la pensée chinoise ancienne. Initialement basée sur une constellation d'étoiles, chaque étoile ayant une signification particulière, il est devenu évident avec le temps que ce système était complexe et difficile à utiliser.
Cette astrologie a évolué pour devenir l'astrologie des 9 étoiles, ce qui a facilité sa diffusion. Elle a ensuite progressé pour donner naissance au Zodiaque chinois dont l'une des premières versions est connue sous le nom de Zodiaque des Dix Tiges et des Douze Branches, est apparue au cours de la dynastie des Zhou de l'Ouest (1046-771 av. J.-C.). Le Zodiaque chinois, avec ses douze animaux associés à un cycle de douze ans, a commencé à prendre forme au cours de la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.), bien que l'utilisation des animaux pour représenter des années remonte à des époques antérieures. Au départ, il était basé sur le calendrier lunaire et utilisait des animaux pour symboliser les années, choisis pour leurs qualités et leur symbolisme en accord avec les enseignements philosophiques et spirituels de l'époque.
En résumé, l'astrologie chinoise se distingue par les liens étroits qu'elle a tissés avec l'astronomie, la philosophie et les enseignements de Confucius. Cette intégration harmonieuse en a fait un système astrologique profondément imprégné de sagesse et de sens, plaçant la quête de sagesse de la vie au cœur de son essence. C'est cette perspective humaniste qui la rend si captivante dans le contexte de la culture chinoise ancienne. Il faut aussi noter que contrairement aux autres civilisations anciennes, l'astrologie était étroitement liée au souverain pontificat du Fils du Ciel, l'empereur, tandis que dans les autres civilisations anciennes l'astrologie était étudiée par les moines-astrologues.
Repartons vers l'ancienne Mésopotamie, notamment l'époque babylonienne, pour explorer l'évolution de l'astrologie dans cette civilisation qui a hérité des enseignements sumériens.
Civilisation Babylonienne : les fondations de l'astrologie antique
Vers 2334 av. J.-C., Sargon d'Akkad, un dirigeant sémitique, a conquis la Mésopotamie, mettant fin à l'ère sumérienne. Les Akkadiens ont adopté de nombreux aspects de la culture sumérienne, y compris son système d'écriture et ses connaissances astronomiques et astrologiques.
Après la chute de l'Empire akkadien, c'est l'avènement de l'Empire babylonien, fondé par Hammurabi vers 1792 av. J.-C., cette tradition s'est poursuivie et s'est épanouie. C'est sous la dynastie babylonienne que l'astrologie a atteint de nouveaux sommets en Mésopotamie, tout en conservant des éléments hérités de la culture sumérienne qui ont continué à influencer cette pratique millénaire
D'ailleurs, les documents astrologiques les plus anciens connus de la période paléo-babylonienne, -1900 à -1000, sont principalement des tablettes cunéiformes en argile. Ces tablettes ont été découvertes dans diverses régions de la Mésopotamie, notamment en Babylonie et en Assyrie. Elles étaient rédigées en écriture cunéiforme, qui était la forme d'écriture utilisée dans la Mésopotamie antique comme nous l'avons vu chez les Sumériens.
Ces tablettes contiennent des inscriptions astrologiques précieuses qui décrivent sur plusieurs siècles les positions des astres, en particulier de la Lune, dans le ciel à différents moments. Parmi ces observations figurent les enregistrements précis de l'apparition du premier croissant lunaire, un événement d'une grande importance pour les Babyloniens puisqu'il détermine la base de leur calendrier. Ce qui rend ces observations encore plus fascinantes, c'est leur lien étroit avec des événements terrestres. De plus, les Chaldéens ont également consigné avec précision les positions des planètes visibles à l'œil nu, telles que Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Enfin, ils ont enregistré minutieusement les dates des éclipses solaires et lunaires, ainsi que les heures de début et de fin, ainsi que les positions des astres impliqués.
On peut citer la tablette 63 de l'Enûma Anu Enlil, qui date d'environ 1646 à 1626 avant notre ère. Egalement connue sous le nom de "Tablette de Vénus d'Ammisaduqa," elle liste les levers et les couchers de la planète Vénus sur une période de 21 ans. Ce texte constitue l'une des premières preuves d'une compréhension de la nature périodique des mouvements des planètes dans le ciel. Les scribes mésopotamiens ont enregistré avec précision les dates du premier lever de Vénus en tant qu'étoile du soir et de son dernier coucher en tant qu'étoile du matin. De plus, ils ont réalisé que l'étoile du soir et l'étoile du matin étaient en réalité la même planète, Vénus.
Les "tablettes Mul Apin," qui datent de l'époque assyrienne vers environ 1000 ans avant notre ère, présentent une approche systématique de l'observation du ciel et classent les étoiles et les constellations en trois groupes associés à trois dieux : Enlil au Nord, Anu le long de l'équateur céleste et Ea au Sud.
-Au Nord, Enlil, le dieu du vent : cela signifie que les étoiles et constellations situées dans la partie nord du ciel étaient regroupées et associées à Enlil, symbolisant ainsi le dieu du vent.
-Le long de l'équateur céleste, Anu, le dieu du ciel : les étoiles et constellations situées le long de l'équateur céleste étaient liées à Anu, le dieu du ciel.
-Au Sud, Ea, le dieu des eaux douces : les étoiles et constellations du sud du ciel étaient associées à Ea, le dieu des eaux douces.
Le "Mul-Apin," dont la première version date probablement de 1200 à 1000 ans avant notre ère, contient un catalogue d'étoiles et de constellations, leurs positions relatives, les mouvements des planètes, la durée des nuits tout au long de l'année, ainsi que des présages liés au pays. Ce document fournit des descriptions des étoiles les unes par rapport aux autres et peut être considéré comme la première carte céleste connue, bien qu'elle ne soit pas explicitement dessinée.
Ces documents, bien que fragmentaires et dispersés, fournissent un aperçu précieux des débuts de l'astrologie dans la Mésopotamie antique. Ils témoignent de la fascination de cette civilisation pour les mouvements célestes et de leur conviction que ces mouvements avaient un impact sur les évènements.
C'est ainsi que la majeure partie des constellations décrites dans ces tablettes, correspondent à celles que nous utilisons encore aujourd'hui dans l'organisation du ciel, notamment dans le système astrologique occidental. Cela inclut des constellations telles que le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons, qui sont familières à ceux qui pratiquent l'astrologie ou l'astronomie.
Sous l'empire néo-babylonien, environ 600 ans av. J.-C, les astronomes babyloniens ont établi des enregistrements détaillés et systématiques des mouvements célestes, des éclipses, des conjonctions planétaires, ainsi que d'événements non astronomiques comme les tremblements de terre et les épidémies. Ils ont découvert que les éclipses suivaient un cycle de 18 ans, appelé le cycle de Méton, et ont pu prédire avec précision de nombreux phénomènes astronomiques. À Babylone, au 3e siècle av. J.-C., des almanachs ont été créés, fournissant des éphémérides précises pour la position des planètes.
Dans le même temps le zodiaque astrologique que nous connaissons aujourd'hui est aménagé en douze signes, chacun représentant une section de 30 degrés le long de l'écliptique, et ces signes sont généralement nommés d'après les principales constellations qui se trouvent dans leurs zones correspondantes.
À ce stade, tous les éléments de l'astrologie tels que nous les connaissons aujourd'hui étaient en place en Mésopotamie. L'utilisation des planètes dans l'astrologie babylonienne impliquait une corrélation entre les mouvements planétaires et les événements observés dans le monde. Chaque planète était associée à un dieu ou une déesse spécifique, et cette association était basée sur la position de la planète dans le ciel. Les astrologues babyloniens avaient collecté et archivé des informations sur une multitude d'événements sur Terre, puis ils observaient les positions des planètes pour donner une interprétation prédictive de l'influence des astres sur ces événements. Par exemple, Vénus était associée à la déesse de l'amour, Ishtar, et ses mouvements étaient interprétés comme prédisant des événements liés à l'amour et à la fertilité. De même, Mars était associée au dieu de la guerre, Nergal, et ses mouvements étaient interprétés comme prédisant des conflits et des guerres. Mercure était associé au dieu Nabu, qui était le dieu de la sagesse, de l'écriture et de l'apprentissage. Les Babyloniens considéraient les mouvements de Mercure dans le ciel comme ayant une influence sur la communication, l'apprentissage et les activités intellectuelles. Jupiter était considéré comme une représentation céleste de Ninurta, le dieu de la protection et de la justice. Enfin, Saturne était associé à Anu, le dieu du ciel, et était lié au temps et à la récolte.
Notre voyage à travers cette fascinante civilisation, qui a tant contribué à l'élaboration du zodiaque et de l'astrologie, touche à sa fin avec l'examen des maisons astrologiques. Les Babyloniens, dont les recherches ont façonné de manière significative le symbolisme astrologique, ont insufflé la vie au zodiaque et ont exploré en profondeur l'influence énergétique des planètes sur la destinée humaine. Cependant, il apparaît que les maisons astrologiques telles qu'elles sont conçues aujourd'hui, n'avaient pas encore acquis les significations qui leur sont attribuées. Leur configuration semblait être principalement basée sur les constellations qui étaient directement liées aux signes du zodiaque, et l'analogie aux signes comme nous la connaissons aujourd'hui, n'avait pas encore émergé
La civilisation babylonienne a atteint son déclin et a été conquise par l'empire Perse vers 539 av. J.-C. avec la chute de Babylone sous le règne de Cyrus le Grand. Cette date marque la fin de la civilisation babylonienne en tant qu'entité indépendante. Par la suite, la Perse a dominé la Mésopotamie, y compris la région de Babylone et a contribué à la préservation et à la transmission des connaissances babyloniennes.
Continuons notre route vers une autre civilisation dont l'impact sur notre monde moderne est indéniable. Cette civilisation, c'est la Grèce antique, réputée pour ses contributions notables dans les domaines des sciences, de la philosophie, de la politique et bien sûr, de l'astrologie.
Civilisation Grecque : l'apogée de l'astrologie grâce aux sciences
L'astrologie en Grèce antique a pris racine dès le VIIIe siècle av. J.-C., une période marquée par des développements intellectuels significatifs en Grèce. À cette époque, les cités grecques étaient en train d'émerger, et la culture grecque était en plein essor. Les Grecs ont hérité des connaissances des civilisations antérieures, notamment de l'Égypte et de la Mésopotamie, grâce à des échanges commerciaux et culturels. C'est ainsi que les premiers rudiments de l'astrologie ont été introduits en Grèce.
Entre le VIe et le IIIe siècle avant notre ère, des astronomes et philosophes grecs tels qu'Anaximandre et Eudoxe de Cnide ont joué un rôle crucial dans l'élaboration des fondements de l'astrologie. Leurs travaux, à différentes époques de la Grèce antique, ont jeté les bases de l'observation du ciel, de la cartographie astronomique, et de la tentative d'expliquer les mouvements célestes sans recourir à des explications mythologiques. Ces contributions ont été essentielles pour le développement ultérieur de l'astrologie en tant que discipline respectée.
Anaximandre, l'un des premiers philosophes présocratiques, a été pionnier dans la tentative d'expliquer les mouvements célestes et les phénomènes astronomiques sans recourir à des explications mythologiques. Il est notamment connu pour avoir élaboré l'une des premières cartes du monde, incluant les étoiles et les constellations. De plus, Anaximandre a développé l'un des premiers modèles mécaniques du monde, représentant l'univers comme un immense tourbillon, avec la Terre flottant au centre sans support. Cette vision a jeté les bases de la réflexion astronomique et cosmologique ultérieure. Sa théorie pourrait avoir marqué le point de départ probable de la théorie du système géocentrique, qui plaçait la Terre au centre de l'univers avec les autres objets célestes en orbite autour d'elle.
Anaximandre a également contribué à l'idée de la pluralité des mondes, suggérant que les mondes apparaissent et disparaissent continuellement, préfigurant ainsi l'idée d'une infinité de mondes. Bien que ses contributions ne se soient pas concentrées directement sur l'astrologie, son travail a posé les bases de la pensée cosmologique qui a influencé le développement ultérieur de l'astrologie en Grèce antique.
Quant à Eudoxe de Cnide, il a réalisé des avancées remarquables en astronomie. Il fut le premier à calculer avec précision la période de révolution de la Terre autour du Soleil, qu'il évalua à 365 jours et 1/4, une valeur proche de celle connue aujourd'hui. Cette avancée a été cruciale pour le développement de l'astronomie. Eudoxe est également l'inventeur d'un nouveau cadran solaire, parfois appelé l'araignée, qui servait à mesurer le temps en utilisant les ombres du soleil. Certains considèrent que ce cadran solaire préfigure l'astrolabe, un instrument plus complexe utilisé ultérieurement en astronomie.
De plus, Eudoxe a conçu un simulateur planétaire, un dispositif complexe permettant de reproduire les trajectoires apparentes des planètes telles qu'elles étaient observées depuis la Terre. Cette invention a été cruciale pour l'étude des mouvements planétaires, une composante clé de l'astrologie.
En outre, Eudoxe a établi une correspondance entre les douze signes zodiacaux et les douze mois du calendrier grec. Cette correspondance a permis de lier chaque mois à la fois à un signe zodiacal et à l'un des grands dieux de la religion grecque. Par exemple, le mois du Bélier était associé à Athéna, le Taureau à Aphrodite, et ainsi de suite. Eudoxe a puisé ces enseignements dans la Chaldée, montrant ainsi l'influence des civilisations antérieures sur le développement de l'astrologie en Grèce antique.
Hipparque, un autre astronome, géographe et mathématicien Greque, qui a vécu vers 190-120 av. J.-C est le premier mathématicien à avoir disposé de tables trigonométriques, utiles pour calculer l'excentricité des orbites lunaire et solaire. Il a aussi utiliser les techniques arithmétiques chaldéennes, étendant ainsi les techniques disponibles pour les astronomes et les géographes. Ses observations ont servi de base aux tables astronomiques de Claude Ptolémée, qui a reconnu l'importance des travaux d'Hipparque dans le perfectionnement de ses propres théories astronomiques. De plus, il a apporté des améliorations importantes à la mesure de la durée de l'année, contribuant ainsi à une meilleure compréhension du mouvement du Soleil.
Au IIe siècle de notre ère, Claudius Ptolémée, un érudit éminent, a laissé une empreinte durable dans les domaines de l'astronomie, de l'astrologie, de la géographie et de la musique. Son travail est une synthèse des connaissances et des avancées de ses prédécesseurs, qu'il a conceptualisées dans plusieurs ouvrages influents.
Son œuvre la plus reconnue est l'Almageste, le seul ouvrage complet sur l'astronomie de l'Antiquité qui nous soit parvenu. Il a combiné les observations précises des astronomes babyloniens avec les modèles géométriques des astronomes grecs tels qu'Hipparque pour calculer avec une grande précision les mouvements célestes. Ses "tables" de données ont été utilisées pendant des siècles pour déterminer la position des astres.
En astronomie, Ptolémée a perfectionné le modèle géocentrique d'Hipparque, introduisant la notion d'équant pour expliquer les mouvements planétaires. Son modèle a été accepté pendant plus de mille trois cents ans et a été utilisé par des astronomes, des astrologues, des détenteurs de calendriers et des navigateurs. Il a également développé un manuel pratique, les "Tables Faciles", pour effectuer des calculs astronomiques.
Dans le domaine de la géographie, Ptolémée a créé une compilation des connaissances géographiques de son époque, couvrant le monde connu de l'Empire romain. Il a proposé une vision sphérique de la Terre avec une circonférence estimée et a divisé la Terre en degrés de longitude et de latitude.
En astrologie, son ouvrage le plus célèbre est le Tetrabiblos, qui a permis de conceptualiser les bases de l'astrologie moderne. Ptolémée a apporté des clarifications majeures, notamment en introduisant le zodiaque tropical, qui est basé sur la position apparente du Soleil à chaque équinoxe, le distinguant ainsi du zodiaque sidéral basé sur les constellations. Il a également déterminé que, pour le calcul du thème natal individuel, la naissance serait le point de départ de cette cartographie astrologique, jetant ainsi les bases de l'astrologie telle que nous la connaissons aujourd'hui. De plus, Ptolémée a apporté des explications approfondies sur les effets astrologiques en fonction des aspects planétaires, permettant ainsi une compréhension plus fine des influences célestes. Il est le premier à avoir reconnu l'importance de facteurs tels que la race, le pays et l'éducation dans le domaine de la médecine et de l'astrologie, ce qui a élargi la portée de ces disciplines en prenant en compte la diversité humaine. Ces contributions majeures font de Ptolémée un pilier de l'astrologie ancienne et de la transition vers l'astrologie moderne.
Précisons que Ptolémée a aussi contribué à l'harmonie en mathématisant les intervalles musicaux et en les basant sur des proportions mathématiques. Il a également exploré la musique des sphères, montrant ainsi son intérêt pour la relation entre la musique et les mouvements célestes.
Ce qu'il est vraiment important de retenir, c'est que Ptolémée abordait chaque domaine d'étude avec une approche distincte, tout en mettant constamment en évidence leur interdépendance. Cela reflète sa profonde compréhension de l'univers, qu'il percevait à la fois dans sa diversité et dans l'élaboration d'une unité cosmique où chaque élément individuel contribue à construire la globalité. C'est une vision qui transcende toutes les choses, y compris nous-mêmes, en tant que particules de cet univers.
Pour conclure sur la civilisation de la Grèce antique, où nous n'avons, bien sur, pas pu aborder tous les concepts qui nous ont été légués tant il y a eu de brillants chercheurs qui ont tous mis une pierre à l'édification de l'astrologie grâce au développement de l'astronomie et des mathématiques.
Aux environs du 2e siècle av. J.-C, la Grèce a progressivement été conquise par les Romains, qui ont étendu leur suprématie territoriale pour former une puissance légendaire, apportant avec eux l'héritage grec, y compris l'astrologie. Cette transition historique a marqué une nouvelle phase dans l'évolution de l'astrologie.
Civilisation Romaine : l'apogée et la chute de l'astrologie dans la Rome antique
Les Romains ont intégré pleinement la culture grecque, y compris l'astrologie, jouant un rôle crucial dans sa diffusion dans les cercles intellectuels et en Europe. Dès le 1er siècle av. J.-C., l'astrologie est enseignée dans les milieux royaux et utilisée pour influencer les décisions politiques. Elle devient une discipline académique respectée.
Les astrologues étaient fréquemment sollicités pour prodiguer des conseils dans divers domaines, tels que la politique, l'agriculture, la médecine et la stratégie militaire. Au sein de la société romaine, l'astrologie a également trouvé sa place dans diverses formes d'expression culturelle, dont l'art et la poésie.
L'astrologie médicale, ou astrologie de la santé, a également vu le jour à cette époque. Les astrologues romains étaient consultés pour des conseils médicaux, utilisant l'astrologie pour comprendre les prédispositions individuelles à certaines affections. Le développement de traitements médicaux s'est basé sur les enseignements de la médecine grecque et égyptienne.
Cependant, au fil des siècles, l'astrologie romaine s'est démocratisée, suscitant de plus en plus de critiques. Les bouleversements politiques et culturels, ainsi que la montée du christianisme au IVe siècle, ont progressivement entraîné la marginalisation de l'astrologie dans la société romaine.
L'Église chrétienne a adopté une position critique envers l'astrologie pour plusieurs raisons. D'une part, elle était souvent associée à des croyances et des pratiques païennes, ce qui la rendait incompatible avec la doctrine chrétienne. Les premiers dirigeants de l'Église, notamment les Pères de l'Église, ont condamné l'astrologie en tant que superstition et ont encouragé les fidèles à s'en éloigner.
L'empereur romain Constantin, qui a légalisé le christianisme au IVe siècle, a également promulgué des lois contre la divination, y compris l'astrologie. En conséquence, l'astrologie a perdu son statut de science respectée et a été progressivement reléguée en marge de la société. Les astrologues ont été ostracisés, et leurs écrits parfois détruits.
De nombreux astrologues ont été contraints de chercher refuge dans des régions où l'astrologie était encore tolérée, telles que la Perse. Là-bas, l'astrologie a continué à évoluer et à se développer, marquant la fin de l'astrologie gréco-romaine en tant que discipline dominante en Europe. Cependant, elle n'a pas cessé d'exister et a prospéré dans d'autres parties du monde, notamment en Perse, en Inde et dans le monde islamique, où elle a été préservée, développée et perfectionnée.
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Ceci marque la fin de notre voyage à travers l'histoire de l'astrologie dans les civilisations anciennes. Un périple fascinant qui nous a permis de plonger dans les origines d'une discipline millénaire, imprégnée de la sagesse de diverses civilisations et intimement liée aux connaissances en mathématiques, astronomie et philosophie. L'astrologie se révèle être une aventure humaine exceptionnelle, nous rappelant que derrière notre individualité, nous sommes tous connectés, non seulement les uns aux autres, mais aussi à l'univers tout entier.
Prochainement, nous allons continuer notre exploration de l'histoire de l'astrologie. Nous allons quitter les civilisations anciennes pour découvrir comment cette discipline millénaire a évolué et perduré jusqu'à l'époque moderne. Restez avec nous pour en apprendre davantage sur les développements passionnants qui ont jalonné ce parcours.
A très bientôt 🌟✨🚀