La phobie scolaire, une souffrance qui ne peut plus être ignorée 🧑🏫
De la phobie scolaire au Refus Scolaire Anxieux (RSA)
La phobie scolaire, désormais désignée sous le terme de Refus Scolaire Anxieux (RSA), a captivé l'attention de chercheurs et de professionnels de la santé mentale depuis quelques décennies. Bien que ce trouble soit aujourd'hui sous les projecteurs, il est intéressant de noter que c'est en 1887, que le célèbre psychologue Alfred Binet, a décrit le premier cas de "peur de l'école" chez un enfant.
Depuis lors, le RSA est devenu un sujet de préoccupation croissante, mais il reste entouré de zones d'ombre et de controverses. Malgré son impact potentiellement dévastateur sur les enfants et les adolescents, il n'a pas encore été reconnu comme un trouble mental distinct par les classifications internationales telles que le DSM-5 ou la CIM-11. En fait, même sa définition reste floue, avec deux chercheurs donnant des interprétations différentes. Ian Berg le caractérise comme une « très grande difficulté à être assidu à l’école », tandis que La principale définition utilisée jusqu'en 2015 était celle de Juliàn de Ajuriaguerra, neuropsychiatre, qui en 1974, le décrit en ces termes : « il s'agit de jeunes qui, pour des raisons irrationnelles, refusent de se rendre à l'école et résistent avec des réactions d'anxiété très vives ou d'angoisse si on les force à y aller ».
Cependant, ce changement de nom est significatif, car, selon moi, il vise à éviter de stigmatiser le système scolaire en tant que seule source de ce trouble. Pourtant, il est essentiel de reconnaître que le RSA peut avoir des origines multi-factorielles. En effet, il ne serait pas juste d'attribuer automatiquement la responsabilité à l'école ou aux parents. Les facteurs peuvent découler du stress de l'environnement scolaire, tout en étant influencé par des facteurs familiaux, sociaux, psychologiques, et certainement d'autres facteurs personnels à chacun.
Malgré ces controverses sociales, une chose semble claire : le RSA, quelle que soit sa définition ou son nom, est en évolution. Bien que l'absence de statistiques précises soit déconcertante, certaines estimations suggèrent que le RSA touche entre 1 et 2 % des enfants d'âge scolaire, avec des variations en fonction de l'âge et de l'environnement.
Dans cet article, nous essayerons de mettre en lumière les causes potentielles du RSA, et son impact sur les jeunes du point de vue astrologique. Nous allons également explorer le RSA du point de vue de l'élève en nous appuyant sur le formidable témoignage de Tessae au travers de son livre "Frôler les murs". Enfin, nous discuterons de l'aide que peut apporter un suivi en psycho-astrologie pour accompagner les jeunes qui souffrent de refus scolaire anxieux vers la résilience.
Une phobie qui prend racine dans l'humiliation
Plusieurs facteurs potentiels ont été identifiés comme des sources possibles de la phobie scolaire et qui touchent les élèves de différentes manières. On peut constater, notamment chez les élèves d'âge primaire, des manifestions de symptômes somatiques et médicaux, tels que des maux de ventre et de tête, qui résultent du stress et de l'anxiété liés à la perspective d'aller à l'école.
Chez les adolescents, le refus scolaire est souvent lié à des troubles psychologiques tels que la dépression et la phobie sociale. S'ajoute pour certains des questions liées à l'identité de genre ou à un environnement scolaire problématique. L'agence de Santé publique Française révèle qu'un élève sur cinq souffre actuellement de troubles dépressifs. Cette étude met en lumière l'impact psychologique préoccupant que l'école peut avoir sur certains jeunes. Une autre étude, menée sur 1 328 élèves souffrant de phobie scolaire, a révélé que près de la moitié d'entre eux avaient été victimes de harcèlement, d'insultes ou de menaces. Cela souligne l'importance des difficultés sociales rencontrées au sein de l'école et met en évidence l'insécurité ressentie par les jeunes dans ce contexte scolaire.
On constate aussi que les difficultés d'apprentissage, comme les troubles "Dys", et les facteurs de handicap, la précocité et les TSA (troubles du spectre autistique) contribuent à un refus scolaire.
Enfin, il convient de noter que les pressions liées à l'orientation scolaire et au contrôle continu, notamment au lycée, peuvent exacerber l'anxiété et la dépression chez les élèves. Ces facteurs ajoutent une couche de stress supplémentaire à un moment crucial de leur parcours éducatif.
Quoi qu'il en soit, quelles que soient les causes identifiées, elles mènent toutes à une conséquence commune : l'humiliation. Elle touche directement l'individualité, le soleil, l'amour-propre d'un jeune, à un âge où l'ego est en pleine construction.
Ce qui m'amène à vous parler de ce que je peux constater sur le plan astrologique, car il est tout à fait possible d'identifier les causes et les facteurs de stress que peuvent ressentir les jeunes confrontés au RSA. En effet, l'analyse du thème natal permet de mettre en lumière un profil de situation, une conjoncture particulière qui révèle une possible condition de phobie scolaire. En examinant les positions planétaires en maison et certaines dissonances du thème, on peut trouver des indices sur les défis et les tendances liés à la scolarité d'un enfant. De plus, l'observation des transits planétaires permet d'identifier les périodes sensibles et d'établir quand les choses ont commencé, ce qui peut apporter des éléments de compréhension sur la situation. ( Si vous êtes intéressé par l'analyse d'un thème, je vous invite à consulter l'analyse de Mika qui a souffert de phobie scolaire dès l'âge de 8 ans. )
Quand être différent devient un obstacle à l'éducation
Du point de vue de l'élève, c'est un peu comme une descente aux enfers qui commence sans même qu'il ne réalise ce qui est en train de se jouer. Tessae, dans son livre "Frôler les murs", décrit ce qui se passe dans son corps, mais sans avoir la capacité d'y mettre des mots. Elle doit faire face à des sensations physiques inconnues : "Je ne sais pas si c'est le fait d'être pressée, mais mon ventre n'arrête pas de gargouiller, et je suis paniquée à l'idée que ca s'entende. et que je me fasse remarquer. Je suis assise à coté de Camille, avec qui je suis amie depuis l'école maternel, et je sais qu'à tout moment, elle risque de se moquer de moi. J'ai envie de disparaitre sous ma chaise ou de me fondre dans les murs. Tout plutôt que de prendre le risque d'avoir tout ces yeux braqués sur moi.(...) Peut-être que mon ventre fait des bruits bizarres parce que je suis malade.(...) Je me sens submergée par des pensées qui vont à mille à l'heure et par des sensations physiques que je ne connais pas.".
Allez à l'école devient un combat quotidien contre son propre corps, conduisant vers un absentéisme de survie. "Mais ces crises ne dérangent pas que moi. C'est un poids pour tout le monde", écrit Tessae. La situation oblige alors la famille à se confronter à des dilemmes difficiles, où il n'y a pas de choix clairement avantageux. Malgré leurs efforts acharnés, les parents doivent faire face à l'absentéisme de leur propre enfant tout en essayant de lui apporter leur soutien. Rapidement, ils se trouvent pris au piège de l'accusation, car même lorsqu'ils obtiennent un diagnostic, l'administration ne semble pas toujours le prendre en considération. Le discours de l'établissement tend à être culpabilisant, remettant en question la capacité des parents à instaurer une structure pour leurs enfants et les stigmatisant comme "élèves à problèmes". Cette incompréhension progressive peut finalement entraîner une rupture totale du dialogue, avec des parents qui se sentent incompris, une administration réticente à reconnaître le diagnostic, et un élève incapable de retourner à l'école.
Tessae explique qu'elle se rend rapidement compte de sa différence par rapport à ses camarades. Depuis la primaire, elle a été étiquetée comme étant multi-"Dys". Ses centres d'intérêt diffèrent de ceux du groupe dans lequel elle évolue. Ainsi, il semble que cette différence qu'elle affiche devienne pour elle un handicap social insurmontable, surtout à un âge aussi jeune. Cela soulève des questions sur la manière dont la société perçoit et traite la diversité chez les enfants. Cette incompréhension peut accentuer les défis auxquels les familles sont confrontées et rendre la recherche de solutions encore plus cruciale.
Parler pour surmonter et exister
Dans son livre, Tessae nous livre un magnifique témoignage de résilience. Elle a réussi à se reconstruire grâce à l'écriture et à la musique, associées à une prise en charge adaptée comprenant des séances de thérapie par la parole.
Il est important de rappeler que les jeunes confrontés au Refus Scolaire Anxieux ont besoin d'un espace de dialogue où ils se sentent compris, empreint de bienveillance, afin de pouvoir entamer leur processus de reconstruction. Ce moment crucial dans leur vie exige qu'ils retrouvent confiance en eux-mêmes et puissent s'exprimer librement, en harmonie avec leurs émotions et leur vécu.
Lorsque la phobie scolaire est prise en charge suffisamment tôt, l'astro-psychologie offre des perspectives uniques pour comprendre et résoudre les problèmes liés à cette phobie. Les séances de thérapie par la parole, basées sur une analyse minutieuse du thème natal de votre enfant, leur permettent d'explorer leurs émotions, leurs peurs et leurs expériences. Cela contribue à dénouer les nœuds psychologiques associés au Refus Scolaire Anxieux. Cette approche holistique n'a pas seulement pour objectif de surmonter les défis liés au RSA, mais aussi de renforcer l'estime de soi de ces jeunes et de les aider à retrouver une voie épanouissante dans leur éducation.
Il est essentiel de garder à l'esprit que si votre enfant présente un mal-être significatif, je vous orienterai vers une prise en charge médicale adaptée.
Et n'oubliez pas:
"Les événements que vous vivez sont là pour vous permettre de vous réaliser."
Alors, "Va voir ton astrologue"!
A bientôt 💫
Ref. pour cet article : le Monde : 19 mars 2023 rubrique Education - INSERM 55 : Publié le : 02/01/2023 - Livre : Frôler les murs de Tessae : édition Wagram 2021